Cette cité mariale au coeur des Pyrénées est l'un des grands sanctuaires de France
Cet article est paru dans le magazine Notre Temps Jeux
Au cœur de la ville, la falaise qui abrite le château impressionne par sa verticalité. Heureusement, un ascenseur nous hisse à son sommet. En sortant, le visiteur découvre un hameau avec sa place d'armes, ses jardins et, bien sûr, son château. Occupé par les Sarrasins, il est assiégé par Charlemagne en 778, puis devient la résidence des comtes de Bigorre au XIe siècle. En 1921, le couple Lebondidier, amoureux des Pyrénées, le transforme en musée. Collectionneurs, ils s'étaient lancé un défi: "Rien de ce qui est pyrénéen ne doit nous être inconnu." Le château accueille depuis le musée Pyrénéen avec des maquettes géantes qui restituent le monastère du Canigou et l'église fortifiée de Luz-Saint-Sauveur. Là, de la pointe du Cavalier, la vue embrasse Lourdes et son sanctuaire avec, à l'écart, les bulbes dorés de l'église ukrainienne. Pour marcher dans les pas de Bernadette, il suffit de suivre les clous dorés posés au sol. Cette promenade commence par le moulin de Boly où elle est née et se poursuit dans le "cachot" où la famille a emménagé après la faillite de leur père. Dans cette ancienne prison de 16m2 , Bernadette a vécu dix ans avec ses parents, sa sœur et ses trois frères.
Bernadette, une sainte qui a fui la gloire
Née en 1844 dans une famille de meuniers, Marie-Bernarde Soubirous a 14 ans lorsqu'une dame blanche lui apparaît le 11 février 1858. Une douzaine d'apparitions suivent et, dès mars, des milliers de pèlerins accourent, attirés par une source réputée miraculeuse. Pourtant, Bernadette affirme: "On m'a dit qu'il y avait eu des miracles, mais à ma connaissance, non." Sollicitée de toutes parts, Bernadette vit mal sa notoriété. En 1864, elle décide d'entrer dans les ordres "à Nevers parce qu'on ne m'y a pas attirée". Vêtue de sa robe de nonne, la sainte y repose toujours dans une châsse de verre.
La vision de Bernadette
C'est en allant ramasser du bois qu'elle a eu sa vision dans l'une des 5 000 grottes de la région. Aujourd'hui, suivre ses traces revient à se mêler à une foule bigarrée, véritable Babel de langues et de nationalités. Le vaste sanctuaire abrite 3 basiliques, 25 lieux de culte et compte 320 salariés et 70 000 bénévoles. "Nos hospitaliers, explique David Torchala, responsable communication, s'occupent de tous ces gens que la société ne veut plus voir. Pour eux, comme pour tous les fidèles, le pèlerinage peut se résumer à 3 gestes: toucher le rocher, boire l'eau de la source et s'y laver ; brûler un cierge". Il faut patienter pour entrer dans la grotte où Bernadette a vu ses apparitions. Là, les pèlerins touchent la roche fraîche où coule la source. Puis, ils se dirigent à quelques pas vers des robinets qui laissent filtrer un filet d'eau. Plus loin, sont proposées des bougies dont la plus haute mesure 2 mètres! Comme Andrea Bocelli qui a chanté ici devant 12 000 personnes, il faut entrer dans les deux basiliques superposées puis descendre dans la basilique souterraine en béton apparent. Là, en 1983, Jean-Paul II a déposé un fragment de la soutane ensanglantée par l'attentat dont il fut victime en 1981. Mais pour comprendre Lourdes, il faut participer le soir à la procession aux flambeaux. En entendant les chants monter vers le ciel, un moment de grâce saisit le voyageur
Les Halles de Lourdes de type Baltard
Mentionné dès 1022, ce marché, installé depuis 1900 dans des halles de type Baltard, accueille des fromagers, charcutiers et stands pour grignoter des petits plats. Rénovées dans les années 2000, ces halles ont été construites en 1863 à Bordeaux avant d'être démontées et vendues à Lourdes.
Le pic du Jer, graal des vttistes
Version promenade, il suffit d'entrer dans un pavillon 1900 pour grimper en quelques minutes jusqu'à 948 mètres dans le plus ancien funiculaire de France, après celui du Mont Dore. Là, on peut profiter de la vue sur la vallée des gaves, Lourdes et la plaine de Tarbes. Version casse-cou, les plus téméraires se lanceront à flanc de montagne sur le tracé qui a accueilli 4 championnats du monde de VTT de descente… Vertigineux!
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